LES TROUPES AUXILIAIRES DE L'ARMÉE ROMAINE EN SYRIE AU P* SIÈCLE DE NOTRE ÈRE

L'un des problèmes fondamentaux de l'organisation de la défense de la Syrie sous l'Empire est celui du nombre des troupes auxiliaires cantonnées dans ce pays. Il faut y ajouter la question de l'identification des divers contingents. Bien que, depuis la parution de l'ouvrage de V. Chapot (1)*, ces problèmes aient retenu l'attention des chercheurs et fait l'objet de considérations (2), les résultats obtenus ne sont en grande partie plus actuels aujourd'hui. La cause en est la publication de nombreuses sources nouvelles qui permettent de vérifier et de corriger certaines conclusions et hypothèses émises auparavant.

Jusqu'à la fin des années soixante, tous les ouvrages ayant trait d'une manière ou d'une autre aux troupes auxiliaires cantonnées en Syrie au Ier siècle de notre ère, étaient fondés sur les données qu'apportait le diplôme militaire du 7.XI.88, trouvé en 1923 à Mukhovo (Bulgarie) (3). Or, de nouvelles informations sont venues les enrichir en 1958. C'est alors qu'a été publié un diplôme militaire, daté du 12.V.91, provenant de Sukhozem (Bulgarie) (4). Un second du 7.XI.88, rendu accessible aux chercheurs en 1975, a apporté des renseignements sur quelques autres unités (5). Les données de ces diplômes, complétées par les sources épigraphiques, permettent d'établir la liste des auxilia qui se trouvaient en Syrie au cours du Ier siècle de notre ère.

Ala I Bosporanorum (6). Cette unité remonte vraisemblablement au règne d'Auguste (7). Les témoignages épigraphiques permettent de constater qu'elle a certainement séjourné en Syrie jusqu'au temps de Néron (8). Il est plus que permis de supposer qu'elle y est restée jusqu'au début des années 70, sinon plus longtemps (9). Il est difficile de fixer le moment où elle a quitté cette province. En 116, sa présence est attestée en Pannonie Supérieure (10).

Le diplôme militaire de l'empereur Claude, daté de l'an 54 de notre ère, et trouvé en 1929, a suscité bien des discussions. Le document étant incomplet, les parties qui donnaient des informations sur l'endroit où stationnaient les troupes qu'il mentionne ne sont pas conservées. S. Lambrino (11), qui a publié cette source, estime que ce diplôme se rapporte aux auxilia de Mésie. Toutefois, les arguments qu'elle présente à l'appui de sa supposition n'ont pas été approuvés d'une manière unanime (12). Certains chercheurs sont convaincus que ce document concerne les effectifs cantonnés en Orient (13), par quoi ils comprennent la Syrie ; des raisons bien plus sérieuses que celles de la Mésie (14) soutiennent cet avis.